Votre préférence a été mise à jour pour cette session. Pour modifier définitivement les paramètres de votre compte, allez à
À titre de rappel, vous pouvez mettre à jour votre pays ou votre langue de préférence à tout moment dans
> beauty2 heart-circle sports-fitness food-nutrition herbs-supplements pageview
Cliquez pour consulter notre déclaration d'accessibilité

La DHEA, la testostérone et le déclin cognitif lié à l’âge

33,747 Vues

anchor-icon Table des matières dropdown-icon
anchor-icon Table des matières dropdown-icon

La déhydroépiandrostérone (DHEA) est un précurseur de la testostérone et d'autres hormones androgènes et joue de nombreux rôles importants en physiologie, y compris dans la modulation de la cognition, de l'appétit et du comportement sexuel. Les taux sériques de DHEA et de sa forme sulfatée, la DHEA-S, diminuent progressivement avec l'âge et atteignent leur niveau le plus bas à partir de 70 ans. Une baisse progressive du taux sérique de DHEA entraîne une réduction de la synthèse de la testostérone, qui est associée à différents symptômes physiques, émotionnels et cognitifs tels que la fatigue, la perte de poids, la dépression, l'irritabilité et les troubles de la mémoire. Ces symptômes sont causés par une diminution des effets bénéfiques de la testostérone sur différentes parties du cerveau qui modulent les fonctions cognitives et émotionnelles, parmi lesquelles on peut citer l'amygdale et l'hypothalamus.

Des études animales ont établi que la DHEA et la DHEA-S exogènes ont des effets bénéfiques sur les systèmes immunitaire et cardiovasculaire. Ces deux prohormones ont aussi des effets neuroprotecteurs, antioxydants et anti-inflammatoires sur le cerveau. Elles favorisent la neurogénèse et augmentent la synthèse de la norépinéphrine et de la dopamine, des neurotransmetteurs de la catécholamine. La DHEA est largement utilisée dans la médecine occidentale pour traiter le déclin du fonctionnement cognitif associé au vieillissement normal.

Que pense la recherche du lien entre la DHEA et la fonction cognitive ?

De nombreuses études ont fait état d'une amélioration de la mémoire de travail, de la conscience visuelle, de la dextérité visuomotrice et de l'attention chez les adultes en bonne santé en réponse à la DHEA. Ces effets bénéfiques peuvent être atténués par la plasticité corticale induite par la DHEA qui améliore les processus neuronaux sous-jacents à l'attention visuelle. Cependant, les résultats des recherches sur les effets de la DHEA sur la mémoire chez les adultes en bonne santé et souffrant de troubles cognitifs sont contradictoires. La DHEA peut améliorer la mémoire chez les patients âgés dont le taux sérique de DHEA est plus faible que chez les jeunes adultes dont le taux de DHEA est normal.

Au cours d'un petit essai clinique chez des êtres humains (N = 10), on a constaté une augmentation significative des mouvements oculaires rapides (MOR) peu de temps après le début du sommeil chez des hommes adultes ayant reçu 500 mg de DHEA. Cette découverte suggère que les changements neurostéroïdiens dans le cerveau induits par la DHEA ont des effets sur le GABA (acide γ-aminobutyrique)En fait, la DHEA se lie à la fois aux récepteurs de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) et aux récepteurs du N-méthyl-D-aspartate (NMDA). Mais on n'est pas certain si ces affinités de récepteur sont liées à ses effets d'amélioration cognitive.

Une analyse systématique et une méta-analyse n'ont trouvé aucune preuve indiquant que la DHEA serait un stimulateur cognitif chez les personnes âgées en bonne santé. L'importance des résultats est limitée par le fait que seulement trois études répondaient aux critères d'inclusion, que toutes les études examinées n'ont pas duré plus de trois mois et que les doses utilisées n'étaient que de 25 à 50 mg. Une revue systématique et une méta-analyse distinctes ont révélé que les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer présentent un taux sérique de DHEA-S constamment faible, mais un taux normal de DHEA. Les auteurs soutiennent que cette découverte soutient le rôle de la DHEA comme substrat pour la synthèse de la DHEA-S et que l'activité de la sulfatase ou d'autres mécanismes moléculaires de bioconversion de la DHEA-S pourraient être altérés chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Une baisse du taux sérique de DHEA-S peut être associée à différents stades d'évolution ou niveaux de gravité de la maladie d'Alzheimer, de sorte qu'un faible taux de DHEA-S prédispose à des troubles cognitifs plus graves. D'autres études sont nécessaires pour déterminer si le taux de DHEA-S constitue un outil de diagnostic fiable du risque de la maladie d'Alzheimer.

Au cours d'une étude randomisée contrôlée par placebo d'une durée de 6 mois, des patients masculins non traités atteints de la maladie d'Alzheimer ont été répartis au hasard entre un groupe recevant de la DHEA seule (50 mg deux fois par jour) et un autre recevant un placebo. Au bout de 3 mois, le groupe ayant reçu la DHEA a montré une tendance à présenter des performances cognitives supérieures à celles du groupe ayant reçu le placebo. Celles-ci ont persisté jusqu'à la fin de l'étude. Au cours d'une petite étude ouverte de 4 semaines, 7 personnes atteintes de démence multi-infarctus ayant reçu quotidiennement 200 mg de DHEA-S par voie intraveineuse ont présenté une augmentation significative de leur taux sérique et du LCS de la DHEA-S, une amélioration des activités de la vie quotidienne et une réduction de l'apparition des troubles émotionnels. L'importance des résultats des deux études est limitée par leur petite ampleur.

On associe le faible taux de testostérone circulant chez les hommes plus âgés à un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer. Dans une étude de 6 mois en double aveugle contrôlée par placebo, 16 hommes atteints de la maladie d'Alzheimer et 22 hommes adultes en bonne santé ont été répartis au hasard pour recevoir 75 mg de testostérone (sous forme de gel dermique) ou un placebo, en plus de leurs médicaments habituels. Le groupe des personnes atteintes de démence ont vu une amélioration de leur qualité de vie générale par rapport à celui du groupe témoin en bonne santé. Aucune différence significative entre les groupes n'a été observée à la fin de l'étude, mais les patients légèrement atteints de démence ayant reçu de la testostérone ont connu une diminution moindre de leurs capacités visuospatiales.

Les effets indésirables et les inquiétudes de sécurité au sujet de la DHEA et de la testostérone

On associe la DHEA exogène et la testostérone à des inquiétudes de sécurité. L'insomnie légère est un effet indésirable peu courant de la DHEA, que l'on peut préférer prendre le matin. Il est prudent d'éviter de prendre de la DHEA en cas d'antécédents d'hypertrophie bénigne de la prostate ou de cancer de la prostate. La supplémentation en testostérone peut augmenter le risque de maladie cardiovasculaire, d'accident vasculaire cérébral et de cancer de la prostate. Il est prudent de consulter votre médecin avant de commencer à prendre de la DHEA ou de la testostérone.

Un bon début, mais plus d'études sont nécessaires

De vastes études prospectives contrôlées par placebo sont nécessaires pour mieux caractériser les effets potentiels de la DHEA sur le plan cognitif chez les personnes en bonne santé et les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de démence multi-infarctus pour déterminer des stratégies posologiques optimales et sûres.

Références :

  1. Martínez-Mota, L., Relationship between androgen deficiency and memory impairment in aging and Alzheimer’s disease. Actas Esp Psiquiatr, 2017. 45(5): p. 227-47.
  2. Friess, E., et al., DHEA administration increases rapid eye movement sleep and EEG power in the sigma frequency range. American Journal of Physiology-Endocrinology And Metabolism, 1995. 268(1): p. E107-E113.
  3. Nguyen, T.-V., et al., Dehydroepiandrosterone impacts working memory by shaping cortico-hippocampal structural covariance during development. Psychoneuroendocrinology, 2017. 86: p. 110-121.
  4. Evans, J.G., et al., Dehydroepiandrosterone (DHEA) supplementation for cognitive function in healthy elderly people. Cochrane Database of Systematic Reviews, 2006(4).
  5. Pan, X., et al., Dehydroepiandrosterone and dehydroepiandrosterone sulfate in Alzheimer’s disease: a systematic review and meta-analysis. Frontiers in aging neuroscience, 2019. 11: p. 61.
  6. Wolkowitz, O.M., et al., DHEA treatment of Alzheimer’s disease: a randomized, double-blind, placebo-controlled study. Neurology, 2003. 60(7): p. 1071-1076.
  7. Azuma, T., et al., The effect of dehydroepiandrosterone sulfate administration to patients with multi-infarct dementia. Journal of the neurological sciences, 1999. 162(1): p. 69-73.
  8. Lv, W., et al., Low testosterone level and risk of Alzheimer’s disease in the elderly men: a systematic review and meta-analysis. Molecular neurobiology, 2016. 53(4): p. 2679-2684.
  9. Ford, A.H., et al., Sex hormones and incident dementia in older men: The health in men study. Psychoneuroendocrinology, 2018. 98: p. 139-147.
  10. Lu, P.H., et al., Effects of testosterone on cognition and mood in male patients with mild Alzheimer disease and healthy elderly men. Archives of neurology, 2006. 63(2): p. 177-185.
  11. Sheridan, PJ. Androgen receptors in the brain: what are we measuring? Endocr Rev. 1983;4(2):171-8.

​CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ:Ce CENTRE DU BIEN-ÊTRE n'a pas pour but de fournir un diagnostic...​ En savoir plus